Une journée comme les autres. Jules est affalé sur ses bouquins, il dort paisiblement. Le temps d'un instant, il est embarqué dans le pays des rêves, dans les bras de Morphée. Sans se rendre compte de rien, il se rapproche de la personne qui est à côté de lui. Il s'agit d'Eytan. Il s'agrippe à lui, il frotte son visage contre son bras pour se faire une petite place et il sent que quelque chose cloche. Lorsqu'il se réveille, il aperçoit le poufsouffle en train de le regarder de manière interloqué et surtout il fronce les sourcils. Le blond fait un bond et se redresse. « Hum. Je ne savais pas que c'était toi. J'imaginais que tu étais, fin que c'était Scarlett Johanson. Ça n'a pas d'importance. » dit-il en se raclant la gorge. Certains regards sont rivés sur eux. Evidemment cette petite scène gay ne pouvait pas passer inaperçu, pas dans un lieu comme la grande salle. Il s'agit d'un lieu où les potins circulent encore plus rapidement qu'un éclair de feu dans le ciel. Il s'est endormi en attendant Eytan. Il a décidé de ne pas assister au cour de Métamorphose, alors forcément il était en avance. Il était fatigué. A + B. « Alors raconte-moi tout bobby, cette fille, elle est comment ? » dit-il d'un regard intéressé. Ils avaient rendez-vous dans la grande salle pour un petit cour de séduction. Le choix du lieu est un choix stratégique. Il y a du monde et surtout ça pue les sentiments.  « Genre elle te pétrifie au point d'avoir besoin de la mandragore ? Elle te fait perdre tous tes moyens au point de te prendre les pieds dans tes propres lacets ?  » Jules il imagine que ça doit être comme ça. Quand on tombe amoureux, il imagine qu'on doit avoir la tête à l'envers. Qu'on doit se sentir paralysé à chaque contact. En fait, il ne connait pas grand chose aux sentiments, hormis ceux qu'il porte à ses meilleurs amis. Par contre, s'il y a bien un sujet qu'il maîtrise, c'est bien celui sur les filles. Réputé pour être un dragueur, un coureur de jupons, il n'a pas de mal à faire craquer ses proies.

La capacité de Jules à pouvoir dormir plus de douze heures par jour est fascinante. Il est capable de s'endormir dans n'importe quel endroit, à n'importe quel moment. En fait, c'est plutôt un oiseau de nuit. Il reste éveillé des nuits entières à observer les étoiles du haut de la tour d'astronomie, à faire la fête dans les cachots, à fumer perché sur son balai dans les nuages. « Tu es sur ? Tu loupes quelque chose, parce que c'était vraiment chaud. Je crois que cette fois, elle m'aimait vraiment, elle m'aimait d'amour. » Jules, il prend ses rêves pour des réalités. Scarlett Johanson est un de ses fantasmes le plus connu. Eytan est motivé à réviser et il se demande s'il ne s'est pas trompé de jour. Ce qui ne serait pas impossible. Depuis qu'il lui a promis de l'aider avec la serdaigle, quatre de ses grands-mères sont mortes n'osant pas lui avouer qu'il s'était assoupi un peu trop longtemps. Pourtant, Jules il prend cette mission à coeur. C'est Eytan. Son Eytan. Il veut l'aider, parce que s'il a la chance d'être avec celle qu'il aime, alors il veut être celui qui aura tout fait pour que ce soit possible. Alors, Jules il a essayé de comprendre que le poufsouffle ressentait pour la belle Celestina. Il a essayé de parler d'amour à sa façon. Et il avait l'air d'avoir bien décrit la situation. Sauf. Sauf qu'il se passe quelque chose. Jules le ressent. Il n'est pas aussi joyeux et joviale qu'il avait pu l'être les autres fois, il ne semble pas emballé non plus. Eytan ne quitte pas des yeux son bouquin, comme si ce livre était intéressent. Soudain, il s'excuse. Il lui explique que dorénavant ses conseils à Jules n'allaient plus lui servir.  « Comment ça ?  » Le blason d'or est surpris, il ne comprend pas. Jules est intrigué et également curieux de savoir ce qui se trame. « Qu'est-ce qui a bien pu se passer dans mon dos pour que tu n'ais plus besoin de moi ? » Telle était la question. Il ne quitte pas son meilleur ami des yeux, lui mettant la pression et surtout quitte à le mettre mal à l'aise. « Ne me dis pas que c'est Remy ou même Asha qui te conseille maintenant ? Je vais me vexer si tu m'écartes de cette histoire. Me dis pas que... Non... T'es sérieux Pablo ? » Jules part dans tous les sens. Eytan reste impassible. Et ça devient lourd. Ça devient même chiant pour l'instable qu'est Jules. Le blond pointe alors son doigt dans le bras de son meilleur ami. Il répète l'action, encore et encore. Devenant le mec insupportable. « Allez Eytan, dis-moi tout, allez steuplait. Steuplait. Steuplait. »

Eytan a touché Jules dans le mille. Il ne sait pas trop pourquoi, mais sa réplique l'a blessé. Il a eut l'impression d'être piqué avec une aiguille en plein dans le coeur. Et pourtant ça ne devrait pas lui faire cet effet. Jules devrait rester impassible, comme toujours. Evidemment que son meilleur ami est surpris, ce n'est pas le genre de Jules de faire dans la dentelle. « Figure-toi que c'est surement le sujet que je maîtrise le moins, mais je sais en parler. Un petit peu. » dit-il en se défendant. En matière d'amour, les deux meilleurs amis étaient complètement largués. Ce n'est pas comme quand tu apprends ta poésie et que tu te mets à la réciter, non. C'est une langue complètement étrangère qu'il faut apprendre à lire et à maîtriser. Pendant quelques secondes, Jules fut distrait par une serpentarde plutôt bien foutue. Il ne put s'empêcher de la dévisager. « Doux jésus. » souffle t-il. Evidemment, il ne pouvait pas rester sérieux bien longtemps. Il ne la quitte pas des yeux jusqu'à ce qu'elle ce qu'elle tourne la tourne vers lui et qu'elle lui pointe son majeur. Deirdre. Erk. Ok, elle est canon. Mais bon sang, qu'est-ce qu'elle pouvait être chiante. Au passage, Jules est certainement le seul garçon de l'école à pouvoir remarquer si une fille est bien foutu ou pas sous sa robe de sorcier. Un talent bidon, mais un talent quand même. Le blond reporte toute son attention sur Eytan dont il est persuadé qu'il lui cache un secret. Dans un premier temps, il fût un peu vexé en pensant que le poufsouffle l'avait remplacé, qu'il s'était trouvé un autre maître dans la mission : séduire Celestina Liddell. Dans un second temps, il a trouvé un moyen de le faire craquer, de lui faire cracher le morceau. Eytan lui demande d'arrêter, il en a marre que Jules lui plante son doigt dans le bras, qu'il lui sorte des s'il te plait à tout bout de champ. Première victoire. « Tu sais bien que ce n'est pas mon genre. » Eytan est sur le point de craquer. Evidemment que c'est le genre de Jules de se foutre de sa gueule, mais il est intrigué par le fait que ça puisse inquiéter Eytan que Jules fasse "son" Jules. Le blason d'or est gêné, il tripote sa plume, il se cache à moitié dans son bouquin. Il lui dit que ça ne concerne pas leur meilleurs amis. Et c'est le choc. « TU LUI AS DIT QUOI ?! » s'écrie t-il tout en faisant un bond sur la chaise sur laquelle il se trouvait. Tous les yeux sont rivés sur les deux poufsouffles et ceux de Jules sur Eytan. Il n'en revient pas. Il l'a fait. Jules vient juste de percuter qu'elle ne lui a pas fait le même retour. Celestina Liddell ne lui a pas dit qu'elle l'aimait, elle aussi. Jules se rassoie à côté de son meilleur ami. « C'est une blague c'est ça, tu me fais marcher ? » Tout d'un coup le blond part dans un fou-rire incontrôlable. Il aurait voulu que ça reste coincé au fond de sa putain de gorge avec lequel il se serait étouffé. En fait Eytan a vraiment l'air sérieux. « Hum. Je suis désolé mec. Genre, elle est partie comme ça ? Sans rien dire ? Pas un mot ? Quedalle ? » Il essaye de se raviser, d'avoir l'air le plus sérieux possible. Il a peiné à dire ces quelques mots, il en avait les larmes aux yeux. Pas des larmes de tristesse. Le con. Il aurait aimé être différend pour une fois vue la tête de son ami. « Tu es sur qu'elle a comprit ce que tu as lui dit ?  »